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5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 14:38
Elles ont été atteintes et même dépassées depuis bien, longtemps déjà ! Cela remonte au début des années 70 lorsque Jacques Chaban-Delmas, qui voulait moderniser la société, dût, à contre-coeur, quitter Matignon. Depuis de Giscard d'Estaing qui ambitionnait de rassembler deux Français sur trois en passant par François Mitterrand dont le virage de la rigueur tourna définitivement le dos au programme commun initié avec la Parti communiste, Jacques Chirac engagé à résoudre la fracture sociale sans toutefois y parvenir et qui affronta la pire des opposition fin 95, Nicolas Sarkozy dont la rupture tant annoncée ne se produisit jamais, François Hollande qui attendit 2014 pour répondre aux attentes des entrepreneurs en se fâchant avec une bonne partie de sa base électorale, les exemples de rendez-vous ratés avec les promesses de campagne sont légions. Emmanuel Macron n'échappe, bien sûr,  pas à la règle en ayant annoncé vouloir faire de la réforme des retraites, le fer de lance de son mandat. Depuis 2002 et le passage au quinquennat, il était facile de prévoir que plus aucun président ne bénéficierait de la confiance des électeurs deux fois de suite. En oubliant certains de ses engagements de  sa campagne présidentielle ("Je ne toucherai pas aux retraités"), le locataire de l'Elysée aurait dû s'attendre à ce qu'on espère de lui qu'il fasse de même sur la réforme des retraites qu'il entendait conduire. Il faut croire qu'il a sans doute dû y penser car il n'aurait surement pas confier à Jean-Paul Delevoye de négocier avec les syndicats pendant un an et demi pour en arriver aujourd'hui à une mobilisation sans précédent du pays qui s'oppose à un texte législatif dont personne ne connait encore les détails ! On peut bien se moquer de Donald Trump, la situation politique française actuelle est ubuesque ! Les membres du gouvernement ont beau défiler en tenues décontractées devant les caméras de télévision le dimanche précédent la journée de grève nationale, leur inquiétude est bien palpable car comment envisagent-ils de sortir en quelques heures d'un conflit qu'ils n'ont pas réussi à désamorcer en dix-huit mois de discussion. Il faudra plus que quelques jeans et des baskets ! Voilà encore une fois un exemple des limites de la démocratie : en élisant en 2017 un président sans expérience (il n'avait jamais été élu auparavant à quelque mandat que ce soit) une petite partie de la population s'est fait plaisir et le regrette sans doute amèrement aujourd'hui. En effet, devenu Président de la République avec seulement un peu plus de vingt pour cent des votes exprimés au premier tour, il cristallise désormais contre lui toutes les colères. Il faut savoir que lorsque l'on parle de plus de vingt pour cent des votes exprimés, il ne s'agit en fait d'à peine quinze pour cent du corps électoral si l'on tient compte de l'abstention. Ainsi, avec un socle aussi faible, il ne faut pas s'étonner qu'avec un manque de consensus sur un sujet aussi sensible que celui des retraites, le regard des Français sur l'action gouvernementale se fasse de plus en plus critique. La journée d'aujourd'hui devrait en apporter une sévère confirmation.

 

  

 

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